Photo de Marc Riboud (1967)
Le monde entier connaît cette scène. En 1967, lors d’une manifestation à Washington contre l’intervention américaine au Vietnam, une jeune manifestante s’approche de soldats équipés de fusils à baïonnette. Son arme à elle est une fleur – une arme inoffensive, qui va pourtant se voir charger d’une puissance planétaire grâce au cliché pris par Marc Riboud.
Les poèmes des élèves:
Dans un état de conscience multiplié
Je jetterai tous mes mots sur du papier
J’enverrai valser les lettres
Sur un livret d’or et d’argent
Je crierai les rimes et les vers
Sur les toits et les fenêtres
A l’oppresseur je dirai
D’aller se faire cuire une strophe
Jade , 5ème
Ils ne sont jamais partis
La fleur au bout du fusil
Comme on nous l’a dit
Eux ils aimaient la poésie
Elle peuplait leurs nuits
Ils ne sont jamais partis
La fleur au bout du fusil
Et ils n’ont rien appris
A part la terreur et les cris
Soline , 3ème
Avec mon fusil à poésie
Je tire des mots jolis
Je chasse les larmes
Ce sont mes armes
Je tire des vers des strophes
Mon dieu quelle catastrophe
Toute cette tristesse assemblée
A formé une armée
Mais la poésie reste vainqueur
C’est une lutte sans rancoeur
Jade, 4ème
Epées en vers
Pistolets de mots
Contre la guerre
Et le faux
Ils se battent avec une feuille
Qui transperce des chars blindés
Peut tout construire
Et tout casser
Ses stylos sont autant de couteaux
Qui transpercent le faux
Achille, 5ème
Ils ont tiré leur révérence
Mais j’ai relevé mes manches
Ils sont restés à terre
J’ai cueilli une primevère
je suis restée droite et fière
Une battante une résistante une guerrière
Ils ont sorti leurs fusils
De derrière leur corps meurtri
Par la guerre la peur le froid
J’ai tendu mes mains devant moi
Ils ont avancé pour me faire reculer
Mais dans le sol mes pieds se sont ancrés
Des balles
Des pétales
Qui dans l’air se mélangent
Une pulsion étrange
Qui t’oblige à fuir
Au milieu de leurs tirs
Tu crois en leur foi
En l’homme
En l’univers
Pourtant ce sont eux qui t’enterrent
Là-bas
Dans les champs de primevères
Capucine ,3ème
Nous appelons de nos voeux
l’insurrection poétique
Armés de vers et de rimes
Ce n’est pas un crime
Que de vouloir se révolter
Contre un système éclaté
Qui ne fait que mentir sur la vie
Et de mensonges en calomnies
S’est accordé autant de droits
Qu’en ont eu les rois
Alors hurlons à la révolution poétique
Révélons les mensonges cachés
Et que la poésie se fasse entendre
En chaque instant et en tout lieu!
Jade , 4ème
La fleur bouche le fusil
Nous ne saurons jamais, tant pis
C’est au-dessus que vit la poésie
Elle franchit toutes les mailles du filet
Le message est toujours délivré
Achille , 5ème
L’icône n’a jamais cessé de s’engager contre la guerre. En 2004, elle retrouve Marc Riboud lors d’une manifestation à Londres contre l’invasion américaine de l’Irak. Des retrouvailles immortalisées par le photographe, qui saisit alors le visage de la quinquagénaire brandissant son propre portrait de 1967!
Je croise les doigts pour que ces jeunes gens ne se détournent jamais de la poésie, de la magie des mots …
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Oh, vos élèves ont écrit de très beaux poèmes, bravo ! Tiens, ça me dirait d’essayer avec mes élèves de primaire. On verra bien !
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Merci pour eux! J’ai quelques fous de poésie depuis trois ans.Je crois que je vais les enchaîner au radiateur pour qu’ils n’aillent pas au lycée!
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Que de talents en herbe! Belle soirée
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Merci pour eux!
Bonne soirée aussi!
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