Feux de cheminots et dernier voyage…

Cela fait hélas quelques semaines que l’on se fait les gorges chaudes des soi-disant privilèges  des cheminots et de leurs voyages gratuits..Ah l’immense privilège…octroyé pourtant à vie aux députés et ex-députés qui ne brillèrent pas par leur courage ni leur assiduité…et qui plus est, leur DERNIER VOYAGE leur sera même offert!…

Ayez une pensée pour feu le service public quand je mourrai et faites-moi un dernier voyage comme celui-là…

7 réflexions au sujet de « Feux de cheminots et dernier voyage… »

  1. L’appât rance mais notre Président nous en gave, sourd mais pas muet il saoule même le balcon, Nougaro aurait chanté en son honneur MON VIL ROSSE…
    Le Service Public les petits génies de la finance veulent se le partager pour en croquer plus…adieu vos avantages sociaux, les tribunaux, postes, maternités, etc, la proximité c’est déjà loin…voici le rêve amer hic hein….
    N-L

    VISA POUR L’AMÉRIQUE

    Amérique vois-tu ton lyrisme m’émeut

    Tes gratte-ciel s’en vont par trois comme à l’école

    Apprendre leurs leçons dans l’azur contagieux

    Ils s’amusent parfois des riches cabrioles
    Que font vertigineusement sur la cohue
    Tes insectes maçons qui perdent la boussole

    Peuple d’enfants éclos dans un tohu-bohu
    Germe d’un premier lit d’une
    Europe malade
    Tes races dans les milk-bazars font du chahut

    Ô peuple de gitans géographes nomades

    Western perpétuel qui dors à
    Washington

    Tes
    Peaux-Rouges n’ont plus le sens de l’embuscade

    Ils plient sous le fardeau de tes sine qua non
    Le fusil mort debout au fronton des réserves
    Et le râle employé à des éléïsons

    Le poétique végétal mis en conserve

    Moisit dans le gésier de tes adolescents

    Qui mettent des cocarde(s) aux fesses de
    Minerve

    Toi tu vis aux crochets de la banque et du sang
    Fabriquant des monnaies à l’étalon des autres
    Garce qui prend son lait au monde vieillissant

    Nous avons une église et tu as des apôtres

    Qui viennent mitraillette’au poing tous les vingt ans

    Dans notre moyen âge où leur carne se vautre

    Les abattoirs de
    Chicago sont débordés
    Notre-Dame à
    Paris est en pierres d’époque
    Les grèves à
    New
    York ça fait mauvais effet

    Amérique vois-tu ton lyrisme est baroque
    Tes pin-up font la peau aux enfants de
    Pantin
    Le cœur éberlué sous leurs pauvres défroques

    Tes gangsters d’Épinal couvent des assassins
    Qui sortent des cinés les menottes aux pognes
    Le cœur arraisonné battant sous ton grappin

    Bohémienne domptée au service des cognes
    Tes hôtels sont barrés tes amants sans papiers
    Donneraient bien tes cops pour un bois de
    Boulogne

    Tu crains de ne pouvoir brûler tous les fichiers
    Qui se baladent dans la tête des fantômes
    Visiteurs importuns de tes blancs négriers

    Pendant que leurs enfants improvisent des psaumes
    Dans les temples du jazz la trompette aux abois
    La peine dans le blues et la crampe à la paume

    L’échéance inflexible et le chèque à l’étroit
    Le cordonnier a la voiture américaine
    Et siffle des cireurs au dollar dans la voix

    Paradis mensuel du bonheur à la chaîne
    Les machines électroniques font crédit
    Les frigidaires rafraîchissent la migraine

    Le dollar ouvrier se fait des alibis

    Le soir sur son grabat doublé de gabardine

    Il n’a que deux jours pour payer tes habits

    Deux mois pour ta maison sept pour la zibeline
    Que tu prête(s) à sa femme à chaque bal public
    Où elle va geignant des désirs de cantine

    Quand je vois de tes fils mâchant leur ombilic
    Sur quelque char à bancs où s’étale ton chiffre
    Je pense à la misère noble du moujik

    Au berger provençal au
    Belge qui s’empiffre
    A l’Allemand nazi qui dort sous quelques fleurs
    A l’Italien qui se travaille dans le fifre

    Aux valses de
    Ravel au rite d’Elseneur

    Au
    Juif déraciné qui fuit la
    Palestine

    Au
    Carrousel le mois d’octobre au lac
    Majeur

    A
    Chartres à
    Reims à
    Caen aux chansons de
    Racine
    Aux chevaux de
    Paris qui fuient les abattoirs
    A
    Diaghilev à
    Beethoven aux
    Capucines

    Qui fanent en dansant juillet sur les trottoirs
    A tout ce que j’oublie aux
    Alpes misanthropes
    A l’Orgueil au
    Refus à l’Allure à l’Espoir

    Images se brouillant au kaléidoscope

    Que me fait l’œil de tes gamins frais importés

    Et j’y vois doucement mourir la
    Vieille
    Europe

    Léo Ferré

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