Les débuts de l’atelier poésie 2018-2019.

Pour l’instant le nombre exact d’ élèves est encore incertain. Sans doute entre 15 et 20…

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C’est avec deux poèmes de Paul Eluard que nous commençons l’année. Les voici. Les élèves doivent réécrire un poème en y intégrant le vers souligné.

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Ma Vivante.

Je n’ai pas encore assez pavoisé
Le vert et le bleu ont perdu la tête

Tout le paysage est éblouissant
Entre tes deux bras monde sans couleur

Ton corps prend la forme des flammes

A remuer la terre

Et son odeur de rose éteinte

Mains courageuses je travaille

Pour une nuit qui n’est pas la dernière

Mais sûrement la première sans terreur

Sans ignorance sans fatigue

Une nuit pareille à un jour sans travail
Et sans soucis et sans dégoût
Toute une vie toute la vie Écoute-moi bien

Tes deux mains sont aussi chaudes l’une que l’autre
Tu es comme la nature
Sans lendemain

Nous sommes réunis par-delà le passé.

 

Et:

 

Vers minuit.

Des portes s’ouvrent des fenêtres se dévoilent
Un feu silencieux s’allume et m’éblouit
Tout se décide je rencontre
Des créatures que je n’ai pas voulues

Voici l’idiot qui recevait des lettres de l’étranger
Voici l’anneau précieux qu’il croyait en argent
Voici la femme bavarde aux cheveux blancs
Voici la fille immatérielle

Incomplète et laide baignée de nuit et de misère
Fardée de mauves et de pervenches absurdes
Sa nudité sa chasteté sensibles de partout
Voici la mer et des bateaux sur des tables de jeu
Un homme libre un autre homme libre et c’est le

même
Des animaux enragés devant la peur masquée de

boue
Des morts des prisonniers des fous tous les absents

Mais toi pourquoi n’es-tu pas là pour m’éveiller.

 

Les premières productions:

Le temps passe

Les minutes filent.

Le bleu et le vert ont perdu la tête.

Tout se confond sur cette planète.

La vie les peurs les traces

Comme un profil tendu 

Sur le chevalet du temps qui passe.

Clara G, 5ème.

 

Le bleu et le vert ont perdu la tête

Et le sens de la fête.

Les arbres accrochent leurs humeurs

Sur le cadran des heures

où des fleurs s’ennuient.

Clara F, 5ème.

 

Volent les arbres et la pâquerette!

Le bleu et le vert ont perdu la tête.

Le dehors se prend pour le dedans

Et les poules se voient pousser des dents.

Les chats passent leurs journées à nager

Et j’ai des rats dans ma salle à manger.

Alice, 6ème.

 

Remettre les pendules à l’heure

Pour que dans les champs dansent les fleurs.

Le vert et le bleu ont perdu la tête

Et la lueur du jour s’entête

À ranger ses couleurs.

Le temps est compté

Et les fleurs entêtées

Forment une ronde

Sur le corps prisonnier

Du monde.

Alexis, 6ème.

 

 

Le vert et le bleu ont perdu la tête.

Tout autour de moi il n’y a que du rouge,

Le rouge de la colère qu’on garde sur les mains

Et que l’on regrette.

Il a pris la couleur de mes pupilles

Et ton âme s’éparpille sur mon âme

Qui te reflète.

Kimi, 3ème.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

21 réflexions au sujet de « Les débuts de l’atelier poésie 2018-2019. »

  1. Bravo ! Heureusement qu’il est des passionnés pour faire vivre la poésie auprès des jeunes, qui se montrent très demandeurs une fois passé un petit moment de perplexité. La poésie a besoin de relais, de soutiens, de passeurs. L’école a, à ce titre, un rôle fondamental à jouer. Il importe que les enfants savent qu’ils peuvent, eux aussi, être poètes. Merci.

    Aimé par 3 personnes

    1. Moins, moins…
      Mais beaucoup de très jeunes et mon choix de poètes relativement « difficiles » est un challenge…Mais si je ne le fais pas, qui le fera?
      Hormis au lycée ou en fac, ou étudie-t-on encore aujourd’hui Le grand Char ou le Eluard qui n’a pas commis que Liberté …
      Merci Pierrick…Merci pour la bio de Marguerite. Je viendrai pendant les vacances de la Toussaint…
      Salue bien l’abbé pour moi…

      Aimé par 1 personne

  2. La seule professeure dont je me souviens, est ma professeure de français à ma deuxième quatrième….(oui, disons que le redoublement était une obligation pour moi.). Cette femme au deuxième cours m’avait dit cette phrase qui a résonné toute ma vie : « Je ne te noterais jamais sur la forme, mais toujours sur le fond. Ton français est irrécupérable, mais tes textes son incroyable ».
    La seule professeure dont je me souviens, c’est elle, vous faite un beau métier, la poésie et un beau projet, les textes de belle pensées, les mots de doux baiser, et les proses parfois de belles fessées.
    Merci pour vos élèves et merci pour moi de vous lire.

    ps: Si un jour, vous avez besoin d’une illustration pour un projet demandé le moi, je le ferais avec plaisir.

    Aimé par 3 personnes

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